Réhabilitation des routes dans la région de Dosso : soulagement des usagers

Après deux ans de travaux, le tronçon Dosso-Bella2 de la RN7 (83 km), a été de réhabilité par MCA-Niger grâce à un financement du MCC.

Les techniques appliquées en font un joyau routier du pays. « Cette voie a été dimensionnée pour une durée de vie de 20 ans », affirme Noureddine Almou. « Pour ce faire, une première couche, la couche de fondation avec de la latérite ajoutée, améliorée au ciment, a été posée. C’est ce qu’on appelle le sol ciment avant de passer à la couche de base. Il s’agit du granit concassé mélangé avec du bitume pour avoir un matériau très consistant et résistant pour une épaisseur de 12 centimètres. La dernière couche sur laquelle roulent les voitures, qu’on appelle le BBME, le béton bitumineux à module élevé, avec une bonne résistance. Cette dernière couche est d’une épaisseur est de cinq centimètres », explique le Responsable qualité de SOGEA SATOM.

La réhabilitation de la RN7 va favoriser la mobilité et les échanges commerciaux.

Deux autres voies, la RN35 et la Route Rurale de Sambéra (RRS) sont en phase de finition (NDLR : prévue fin mars 2023) avec à la clé, la réalisation de près de 400 ouvrages (dalots, notamment).

« L’objectif de la RN35 et la route de Sambéra, c’est d’avoir des ouvrages qui assurent un désenclavement permanent de la route tant en saison sèche que pluvieuse », renseigne Oualmi Feinkou, Chef de mission RN35 et RRS du Bureau de contrôle AIC Projetti.

Usagers et populations riveraines soulagés

Pour les communautés bénéficiaires, c’est désormais la délivrance après plus de dix ans d’attente et de calvaire. « La route est source de beaucoup de changements positifs dans nos vies. De Margou à Gaya, nous avons remarqué beaucoup d’impacts positifs.

Avant, pour rallier Margou à Gaya, il vous fallait 7 heures, encore faudrait-il être chanceux, alors que 2 heures suffisent aujourd’hui », reconnait, satisfait, Amadou Adamou, un habitant de Fabidji (situé sur la RN35).

Ce sentiment de reconnaissance est partagé par Garba Kimba, Chef de village d’Agali, première localité traversée par la RN7 (après Dosso en direction Gaya). « Actuellement, les évacuations sanitaires se font plus rapidement grâce à la route réhabilitée. Auparavant, les nids de poule et autres crevasses compliquaient davantage l’état des patients. Certains perdaient même la vie sur la route avant d’arriver à l’hôpital ».

Le Chef du Village d’Agali (au centre, bras croisés), se réjouit de la réhabilitation de la RN7.

La gent féminine y trouve également son compte et c’est un sentiment de satisfaction qui l’anime, à l’image de Adama Inoussa, une commerçante de Fabidji. « Cette nouvelle voie est d’une grande utilité. L’accès aux marchés est plus facile pour nous les commerçantes ».

La sécurité routière est perçue par bon nombre de transporteurs, camionneurs et autres usagers de cette route, comme désormais un acquis, et l’économie du temps reste une plus-value.

Selon Seydou Issaka, conducteur de bus Dosso-Gaya, « Avant, tu vas passer 6 à 7 heures sur ce tronçon. Maintenant, en 2 heures seulement tu arrives à Dosso. Aujourd’hui, notre bus peut aisément circuler pendant un an sans qu’on change un seul pneu. C’est propre ! »

« Avant, tu vas passer 6 à 7 heures sur ce tronçon. Maintenant, en 2 heures seulement tu arrives à Dosso », affirme Seydou Issaka, conducteur de bus Dosso-Gaya.

GENIS, une grande première au Niger !

Cerise sur le gâteau, l’innovation majeure dans la durabilité des investissements se trouve dans l’introduction pour la première fois au Niger de l’approche dite ‘’GENIS’’ (Gestion par Niveaux de Service).

Cette technique déjà utilisée dans de nombreux pays du monde, présente de nombreux avantages pour la durabilité des infrastructures routières et le décalage du seuil de l’entretien périodique qui permettent de faire des économies de coûts considérables de l’ordre de 10% à 40%, selon les administrations routières ayant opté pour cette méthode.

« C’est la première fois qu’on applique cette approche au Niger. On espère que ça va se pérenniser au cours des années à venir afin que le réseau nigérien soit intégralement sous GENIS », ce sont là les espoirs de Daouda Diakité, Manager Routes au sein du MCA-Niger.